Le vent soufflait, tournait et dansait avec les feuilles mortes de l'automne sans fin. Les nuages noirs et lourds étouffaient, ils allaient bientôt pleurer. On sentait déjà la terre mouillée et la mousse humide.
Sous ses pieds, les feuilles crissaient amèrement, et les arbres hurlaient de froid et de jalousie voyant leurs parrures rouges et or s'envoler.
Des larmes de nuages tombaient déjà, le bruit sourd de leur chute sur la terre et les danseuses mortes changeait le rythme de la musique du vent.
Tout sentait la pluie, de l'eau ruisselait dans ses cheveux et sur son visage, tout autour, on sentait la terre, les champignons et la mousse.
Il aimait l'automne.
Il arriva au maquis, puis entra.
"Alors?
-C'est bon, il a sauté.
-Et l'enfant?
-Je l'avais, mais un salop lui a tiré dessus. J'ai laissé l'corps, mais j'ai gardé l'étoile."
Il regarda l'étoile de rissu, toute propre et brillante.
Puis il sorti son violon, et mis l'arme dans la boîte. Il allait jouer un peu, en attendant que la pluie cesse.
Et les feuilles, danseuses volantes, dansaient la valse de la pluie, suivant le rythme du violon noir.