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Quatre heures
Il se réveilla dans un grand endroit blanc, étrange. Le sol était froid, des pierres, il était entouré de murs de pierres; Il pensa ouvrir ses ailes pour s'envoler, mais il n'en avait pas. Il ne savait pas qui il était, ni où il était, mais il pensait qu'il avait des ailes. Il était vêtu d'un long manteau noir. il resta debout sans rien faire pendant quelques minutes qui lui parurent une éternité, puis se décida. Il prit le chemin qui descendait. Il marchait lentement, le vent fouettait son visage opalin, et emmêlait ses cheveux fous, glaçait ses mains. Un oiseau croassait au dessus des arbres. Lui, il avait froid, il était heureux. Il descendait au milieu des graviers, il s'arrêta un instant pour regarder le paysage. Un village devant lui, et des vignes sans feuilles, et au loin, très loin, des collines, presques invisibles mais pourtant là. A sa droite, une lumière d'or pâle, un soleil agonisant et magnifique, royal, un dieu sur le point de mourir.
Par terre, devant lui, il vit un papillon rouge et noir mort, les ailes brisés, enfant roi aux illusions détruites. Un ange-insect mort, cela lui semblait si triste, comme un présage de malheur. Un petit oiseau pépillait dans les arbres noirs encore feuillus. D'énormes blocs de pierre ornaient le chemin englouti par le bois. Il arriva dans les vignes nues, restaient seules quelques feuilles brunes et des raisins bleus. Un rouge, il y avait une feuille rouge, attiré par elle, il avança dans le rang pour la cueillir. Il la regarda comme un trésor, on aurait dit un enfant, heureux de ce rien qui lui semblait tout.
Il remarqua qu'il avait marché sans savoir où il allait. Comme si son corps connaissait le chemin, il soupira.
Il traversa la route, et décida de passer par le parc. Regarda l'église un court instant, se demandant où était ses ailes. Dans le parc, il y avait pleins de sortes de feuilles différentes dans lesquelles il traînait les pieds. Il ne les connaissait pas, il n'avait jamais appris le nom des feuilles et des arbres. Jaunes et brunes, elles criaient de ses coups de pieds où de son poid sur leurs corps fragiles.
Puis il vit une maison, il tourna la poignée du portail en fer et entra. Il ne savait pas ce qu'il faisait ici, mais il connaissait cet endroit.
Dans la maison, il n'y avait que des meubles. Elle était vide de vie.
Prose de myel, le Dimanche 14 Novembre 2004, 17:27 dans la rubrique "Jahe".

Commentaires :

indrae
15-11-04 à 16:02
c'est très beau, je en demande que la suite si elle existe ou existera...