Il n'y a plus rien, plus que moi, plus qu'elle dans cet univers glacé. Tout a disparu. Brouillard ou autre chose, je ne sais pas, mais nous sommes seuls dans cette nuit bleue qui s'éteind, entourés de formes noires et grises qui hantent la campagne disparue.
Ténébreuse et pâle, belle comme la nuit, elle reste impassible au froid qui règne, reines des glaces. Plus je la regarde, plus elle semble lointaine.
Gelé et transi d'amour, je la fixe sans penser, elle ne me voit pas. Comme si je n'existais pas, mais près d'elle, j'oublie d'exister.
Le cortège funèbre s'éloigne, sort du cimetière, à regret, j'abandonne ma belle qui s'évanouie dans la brume. Statue de marbre recouverte de givre, beauté que le temps oublie, elle ne me voit pas m'éloigner.
Je souffre de la froideur de ces lèvres.