J'aime prendre le bus le matin, savourer le silence des élèves et quelques paroles échangées à voix basse. Et le chauffeur sévère qui siffle et chantonne avec la radio: "je veux chanter pour ceux....".
Moi je me berce doucement, pensant à mon cours d'histoire, et à Jésus Christ, le premier hyppie. Le bus entre dans la ville, et ralentit entre les voitures qui me semblent appartenir à un autre monde. Puis les élèves de je ne sais quelle école se lèvent, et descendent en pleine ville pour une direction inconnue.
Je m'étale sur le siège qu'un voisin anonyme a laissé, heureuse d'avoir de la place. Je fermerais les yeux si je ne craignais pas de m'endormir, je m'ennuei de ma musique, mais je m'amuse de cette scène quotidienne que j'oublie de regarder.
C'est un lundi gris de Novembre, et il pleut. Dans le bus qui nous mène vers "l'Enfer", je m'amuse d'un vieil homme qui chante et de murmures qui fusent. Le silence nest un jeu de bruits qui se cachent.