Dans son monde désertique et noir, il marche jusqu'à cette barrière invisible, infranchissable. Il met ses mains devant lui pour ne pas se faire mal, admire.
Tout est là, offert, et il ne peut pas goûter. Il se contente de regarder les arbres de glace aux troncs ébènes, le sol glissant et blanc, le ciel uni de cette belle couleur de perle.
Il aimerait juste passer la main, pour connaître un peu, mais il ne peut pas.
Il frappe. La barrière reste, solide et invisible elle est son seul ennemi. Il insiste, il sait ce qu'il fait inutile.
Puis il tombe. La barrière n'est plus, il s'amuse à passer du sable rouge à la neige bleutée.
Et il s'élance entre les pins noirs, touche la neige, la goûte. Il a froid, sensation nouvelle.
Il retourne à la frontière, et le mur est là, invisible et infranchissable.
Il est condamné à cette neige. Et il pleure, comme il a pleuré.