Il fait froid, l'hiver a enfin glissé sur son petit monde. Il attend, assis sur la barrière, il attend quelque chose qui viendra, ça viendra forcément.
L'aube se lève au loin, rose et souriante, mais glaciale aussi, une sorcière de glace aux airs de jeune-fille printanière.
Il souffle sur ses mains violettes, il rêve d'une maison qui l'attendrait, avec des amis dedans, et un grand feu, et une table couverte de nourriture encore chaude. Et de la bière!
Bien sûr, il n'y aura rien de tout cela, mais on peut toujours rêver. Il n'y aura rien, parce qu'il n'y a jamais eu quoi que ce soit. Il n'y a que les rêves qui restent malgré le temps, ils deviennent plus forts, et plus dangereux chaque jour.
Mais dans le désert de son coeur, les rêves deviennent la réalité, parce que quand il n'y a rien, il faut combler le rien, par les rêves et les larmes.
Il souffle sur ses mains, il fait froid, et quand il ferme les yeux, il les voit tous ses amis qui l'attendent à cette table. Un jour...