Il dessine distraitement, en regardant ailleurs. Une moitié du coeur, l'autre moitié, le bout de la flèche, puis sa pointe. Il ne fait que ça, partout sur la feuille s'étale ces figures. Juste dans un coin, un brisé, et la flèche aussi, parce qu'il n'avais fait qu'une moitié, alors il s'est musé à le faire brisé finalement.
Non, bien sûr le sien ne l'est pas, mais un jour, peut-être, sûrement même, alors il prépare, mais il n'y en a qu'un comme ça, pas besoin de négatif pour le moment, pas maintenant, non.
Toute la chambre éclairée par la petite bougie raisonne de silence. Le sommeil le gagne doucement, là bas dans un coin, dort son camarade de chambre, lui au moins il ne passe pas la moitié de la nuit à méditer en regardant le mur et le feu de la petite dale de cire. Ni à laisser sa plume divaguer sur une feuille comme ça.
Oui, parce que sous les coeurs, il y a un visage de femme, et aussi une petit phrase sans sens, et un mousquetaire mort appuyé contre le bord de la feuille.
Oui, il est trop fatigué, n'importe qui le penserait même fou si il voyait le massacre de la feuille, mais personne ne le saura de toute façon.
Ca ne sera qu'une nuit perdue de plus, ou de gagnée, qu'une nuit à sécher ses larmes secrètes, à penser ses blessures intèrieures, et à les panser.