Ailes de velours et gants de papier reposent sur la table de nuit de la chambre mortuaire.
Il est seul à veiller sur elle, les autres sont allés dormir. Même pas pour pouvoir assister à l'enterrement demain, juste parce qu'ils s'en moquent. Ils ne comprennent pas les séparations et les tiraillements du coeur.
Si la mort a pris sa vie, elle n'a pas pris sa beauté, ses yeux clos de belle au bois dormant, sa peau de porcelaine, ses boucles vénitiennes, légères. Si il n'avait pas vu qu'elle s'était rompu le cou, il la croirait juste endormie.
Elle est si belle comme ça à la lueur de la bougie, et puis le feu qui crépite dans la cheminée, il s'attendrait à la voir se lever, doucement, puis courir, furieuse, une arme blanche à la main, vers celles qui l'ont poussées.
Le petit garçon s'endort agenouillé, la tête sur le lit, les larmes amères. Il était amoureux, et elle a été tuée par deux fillettes jalouses. Et il pleure sa belle, la poupée de porcelaine.