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Septième ciel
Envie d'écrire, seulement, on peut pas écrire quand on a rien dans la tête. Si, si, rien, rien qui reste, qui accroche. Tout glisse comme une larme sur une joue d'enfant, comme la pluie sur la fenêtre, comme une luge sur la glace!
Oui, je sais, je suis hors-saison, mais à mon avis, je dois être enceinte à vie, parce que j'ai toujours des idées hors-saison. Non, non, j'ai rien dit, j'ai rien dit, je suis pas enceinte, aucun risque! Ou alors c'est par l'opération du saint-esprit, et celui là, je le préviens tout de suite, si il essaie, je me débrouille pour qu'il lui arrive quelque chose (nah!)...
Donc oui, en fait à l'origine, je voulais écrire quelque chose d'un peu mieux que ça (ça= ce qu'il y a ci-dessus), mais euh on va dire que là je fais un prologue, ben quoi, j'ai pas le droit?
Bon, je me tais et je me lance dans quelque chose, n'importe quoi, de, je l'espère, un peu plus intéressant, mais ça c'est à voir....

******

Il y a tous ces visages souriants autour. Les sourires sont plus où moins honnêtes, mais ils sont.
Quand il est sorti sur le balcon, comme tous les soirs, pour prendre un verre de gin, il faisait bon, si bon, alors il a décidé de sortir, il a décidé d'errer lui aussi dans ces rues grouillantes de monde et bruyantes à étouffer.
Il a marché un moment, les mains dans les poches, et puis il est entré là. Il y avait du bruit, il y avait du monde, il avait de la musique. Alors il s'est assis, il a demandé à boire. Il a bu.
A présent, il regarde ce verre vide qui le nargue, parce que lui aussi il sourit, il sourit de voir qu'il a soif. Enfin pas vraiment soif, juste le besoin de sentir ce liquide froid glisser dans sa gorge et s'y tapir comme une bête, prêt à le rendre malade quand il y en aura trop.
Il délire, il sent qu'il n'est pas vraiment là, mais c'est vrai, il est toujours ailleurs, toujours toujours ailleurs, dans ce petit monde gris qui habite son esprit tout entier.
C'est un monde gris comme la ville en hiver, un monde noir aussi, comme les gosses qui trainent sur les quaix, et puis blanc, comme sa salle de bain.
Un monde pleins de ces sourirs un peu étranges qu'on ne croise que dans les bars, pleins de l'odeur du tabac, de regards noirs et de rires qui font mal. Il y a aussi des histoires, les histoires de ces gens qu'il croise sans même leur parler, des histoires qu'il monte pour rattraper la sienne qui n'existe pas.
La musique s'entête à vouloir l'entraîner...
"Laisse tomber ma belle, tu n'y arriveras pas..."
Le bruit monte et s'amplifie au fur et à mesure des minutes qui passent. C'est amusant de voir le monde bouger si vite, il se sent comme un dieu qui contemplerait sa création.
Bien sûr, il n'est pour rien dans ce qui se passe, mais il est venu là, et il observe, sans participer à la cohue générale...
Fatigué, il regarde sa montre, bah, il soupire, pas si tard en fait, il vieillit. Il pose de l'argent sur la table et s'en va, le serveur est trop occupé, et lui pressé.
Pressé, pressé de se rendre à la rue qui l'attend, couverte de la nuit douce de ce début de printemps.
Dehors, le ciel est brun, de ce brun qu'il prend dés qu'il y a l'éclairage public qui se mêle à la nuit. Bah, tant pis, il le savait que ce serait comme ça, il regarde quand même le ciel, pour se dire demain: "Hier, j'ai regardé le ciel...".... pas le septième d'ailleurs, lui il n'en connaît qu'un seul, celui-là, au dessus de sa tête.
Prose de myel, le Dimanche 20 Mars 2005, 22:12 dans la rubrique "Jahe".

Commentaires :

mangafan
21-03-05 à 21:56
le mal-être....que tu nous ronges....

 
myel
21-03-05 à 22:01
... miam pour lui, aïe pour nous...