Funambule maladroit, souvent tombé, rattrapé par des filets, généreusement tendus, et remonté lentement sur ce fil effrayant: la vie.
Funambule idiot de faire de ça sa vie, trop peureux pour oublier le vide qui l'entoure, et pas même rassuré par les immenses filets tendus en bas. Funambule appeuré par les spectateurs, et le patron en bas, qu'il ne faut pas décevoir, parce que sinon c'est la moquerie, sinon c'est la porte.
Funambule gentil, mais un peu niais, un peu sot, qui fait de son mieux, mais qui ne fait pas grand chose, funambule là parce que ses parents, ses grand-parents y étaient aussi, lors on a pensé qu'il pouvait le faire. Lui il aurait préféré, nourir les animaux, ou alors laver les cages, parce qu'il aime mieux l'ombre que toutes ces lumières, ces costumes, ces paillettes.
Funambule qui a peur du vide, pas du tout à sa place, mais qui s'efforce de marcher, ne pas décevoir. Il ne ferme même plus les yeux, ça ne sert à rien, il avance, si il tombe, il essaie de se raccrocher au fil, pas envie d'aller si bas, si bas, dans les filets qui le narguent.
Plus tard, il se mariera avec la trapéziste, enfin si elle veut bien, parce que ça n'est pas sûr qu'elle veuille d'un raté comme lui, surtout quand on voit les regard qu'elle lance au fils du dresseur.
Funambule qui manque d'équilibre, qui est un raté, qui a l'impression de tout manquer, mais qui le fait quand même, pour essayer, pour faire plaisir, parce qu'il est plein de bonne volonté, même si il est un incapable.
Funambule maladroit qui aurait mieux aimé qu'il n'y ai pas eu de filet quand il est tombé...