Il n'arrive pas à se concentrer sur autre chose, il a trop de mots qui tournent dans sa tête, comme des lions en cage, alros il écrit, il écrit, il écrit, pour s'en débarasser, pour pouvoir se sentir parfaitement bien, heureux, mais ces idiots de lions ont planté leurs griffes dans son esprit, ils ne veulent pas partir.
Il a un oeil qui lui fait mal, ça aussi ça le déconcentre, ça l'empêche de faire sortir tous se mots. Il prend la plume, il perce l'oeil, c'est mieux comme ça. Il reprend l'écriture, il essaie de mettre toute ses pensées à plat sur le parchemin déjà rempli presque, et qui va rejoindre assez vite les cinq autres rouleaux qu'il a écrit ce soir.
Demain, peut-être qu'il brûlera tout ça, pour en finir avec ses chimères, et puis il a d'autres choses à faire que d'écrire tout ça, tout ça qui n'a pas de sens, qui n'intéresse personne, même pas lui. Des poèmes, des textes, des réflexions qui cognent violemment contre les paroies de son crâne, pour sortir, elles rêvent de liberté.
Liberté, il n'aime pas ce mot, enfin, disons que les mots ne devraient pas en avoir, ils devraient rester bien sages dans des petits tiroirs, et en sortir quand on le leur demande.
Il voudrait qu'un jour on lui apprenne: mot=esclave.
mais ça, ça n'a pas l'air d'exister, peut-être qu'il est le seul à avoir été torturé par des choses qui n'existent même pas en elle-mêmes.
C'est idiot quand même de perdre un oeil pour des mots mal élevés. Tant pis, tant pis, il n'en aura plus qu'un, c'est déjà un.
Il continue de laisser la plume divaguer toute seule sur la feuille.
A quand la fin de tout ça?