Il regardait les flammes qui léchaient le corps sans vie de l'autre. Bientôt, ce serait son tour de monter, d'escalader un amas de bois. On l'attacherait, et un illuminé en noir avec des chapelets viendrait. Il dirait des mots sans sens, il parlerait d'un dieu absurde, et il l'enduirait d'huile.
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Il sentit les mains du bourreau se refermer sur lui, il devait y aller. Il devait monter. Il avait l'impression de n'être qu'un esclave, non pas un prince, déchu, mais prince.
Ces étrangers aux peaux pâles qu'on avait d'abord pris pour des envoyés divins n'étaient que des hommes. Des hommes païens, qui détruisaient ses dieux comme s'ils n'étaient que de vulgaires statues. Des hommes laids, avec un langage étrange, et dur, des hommes sans honneur, qui tuaient sans pitié....
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Lui aussi avait tué, si violemment? Il ne savait pas, mais dans son coeur, il regrettait d'avoir fait du mal, d'avoir laissé violer des femmes et massacrer des enfant.
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Il baissa les yeux sur l'homme qui divagait en paroles comme un dément. Bientôt, il tendrait la croix vers lui, comme il l'avait fait pour l'autre, pour son frère, puis il hurlerait, puis il le brulerait, ce serait la fin.
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Son frère, il revoyait l'image de souffrance sur son visage, et la durée éternelle su supplice, il n'avait pas pleuré, il n'était plus un petit enfant. Pourtant, maintenant qu'il était là, il pensait à lui, leur fin serait la même. Il n'y avait pas d'honneur là dedans, mais au moins, il ne serait pas esclave. Il était un exemple pour son peuple.
Il serait mort sans se plier à ces impis.
Déjà il sentait les flammes, lui lécher les pieds, il avait mal, mal. Il sentit les larmes rouler sur ses joues brunes, puis plus rien. Il mourrait dans plusieurs minutes, en attendant que les dieux viennent le chercher, il resterait là, endormi, comme un enfant sage et délicat, un enfant innocent.