La pluie tombe et martelle les carreaux. Elle tourne la tête, c'est gris. Non, il n'est toujours pas là, il a encore été retardé; il passera sûrement la nuit à l'usine, et elle ici, à la maison.
Elle regarde l'air un peu triste le feu dans la cheminée. Elle a le coeur froid et triste, comme la pluie. Parce qu'il lui manque, parce qu'elle est longue à finir cette journée.
Elle frissonne à l'idée de se glisser seule dans les draps. Elle n'aime pas ça, quand il ne peut pas revenir. Elle l'aime...
Elle se lève, mets distraitement le couvert, si il rentre, il aura faim. Puis elle va s'installer près du feu, et elle essaie de penser à autre chose. Elle essaie de s'occuper, mais elle n'y arrive pas.
Penser à autre chose, penser à autre chose, il reviendra de toute façon, il ne faut pas qu'elle s'inquiète... oui, mais il lui manque. C'est comme un grand vide en elle, elle a l'impression d'avoir été coupée en deux, et qu'on a emmené une des deux parties. En laissant l'autre ici.
Elle a besoin de lui...
Elle frotte ses mains l'une contre l'autre. Elle est nerveuse. Elle a envie de se ronger les ongles, comme avant, mais il n'aime pas. Elle non plus, c'est plus fort qu'elle, ça détourne un peu son attention.
La pluie frappe toujours. Parfois elle se retourne sur un sursaut, persuadée d'avoir entendu des pas... mais non il n'est pas là...

Demain peut-être...