Le paysage se marie, encore. Je pensais que cette fois il en avait enfin fini avec sa valse des engagements, mais il semblerait qu'elle soit une éternelle mariée. Capricieuse.
Je la vois si effrayante cette mariée, ses tenues sont tristes et je ne sais plus pourquoi elle enchaîne cérémonie sur cérémonie. Serait-elle folle?

Je me sens un peu coupable parfois des valses des autres, je ne veux pas les fâcher, je ne veuxpas m'imposer quelque part, je préfère jouer à l'ombre. J'aimerais pouvoir dire aux gens parfois que je ne suis pas là pour leur voler ceux qu'ils aiment, non, je ne veux pas, j'ai même peur de le faire, et j'aurai honte.

La mariée-paysage est de marbre, très sage et très droit comme un clocher d'église, elle me regarde de haut, mais elle ne me voit pas. Moi, à ses pieds je suis lasse de ses danses et de ses robes. Elles sont toutes les mêmes.
J'aime les robes de mariées, pleines de volants, de rubans et de choses qui flottent, mais celle-ci n'a pas de goût, elle prend les plus ternes, elle prend les plus moches.

Je mens. Ses robes sont splendides dans la nuit ou le petit matin, elles sont des rivières de diamants qui ornent le paysage et le magnifient. Je n'aime pas les jours gris en face d'un bâtiment terne, et puis, c'est vide ici.

On ne peut pas imposer les choses aux gens par la force ou la colère, il faut les imposer par la douceur, le chat qu'on caresse à rebrousse-poil a envie de mordre.

Le blanc finit toujours par m'ennuyer, quand il est sale.