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Griselle-6
Engoncée dans son fauteuil Griselle regardait ses deux compagnes boire des chocolats mousseux en silence.
"Tu dois être Griselle, dit la reine de la serre, va là bas, prends ce dont tu as besoin, et dessine moi quelque chose."

Puis la jeune-femme se tourna vers Cassandre et Griselle entendit des bribes. Leur hôte trouvait qu'elle n'avait pas l'air d'avoir quoi que ce soit, qu'elle était banale, qu'elle ressemblait à une vieille poupée triste... Griselle se sentit soudain proche de l'ourson Michka, mais elle ne dit rien, et sans enlever la longue cape noire qui la couvrait se mit à partager ses larmes silencieuses avec la toile.

Griselle ne peignait jamais en couleur, et pourtant elle s'était aperçut qu'elle était la seule à savoir la vérité là dessus. Du bout de ses doigts glacés elle prenait les gouttelettes tristounettes et les faisait glisser sur la toile où elles se transformaient en cascades arc-en-ciel...

Un moment entre les arbres il lui sembla entrevoir le jeune-homme qui passait dans le parc parfois, en le voyant elle se sentit plus vidée encore par les paroles de cette femme si belle. Sur la toile tout dégoulinait de solitude, les arc-en-ciels n'étaient plus que bleus sale et gris...

*

Cassandre ne répondait pas à leur hôtesse, elle se contentait de l'écouter, fronçant les sourcils ou souriant de temps à autre, elle se faisait miroir, rien de plus. Elle s'interdisait de donner son avis à ce magnifique automate sans coeur qui lui faisait face, elle préférait la voir s'animer seule, et puis de toute façon un automate ça n'a pas d'oreilles.

*

Seule sur son lit Griselle regardait le plancher blanc sans défauts, elle s'était enfuie de la verrière, laissant Cassandre sans doute furieuse et aiguisant par la même occasion la langue de la reine de l'atelier. Cette femme splendide n'avait cessé de lancer des piques dans ses doux murmures, Griselle avait tout laissé, la toile du désespoir et un brin d'espoir chez la reine des glaces. Et l'homme dehors avait laissé son regard couler sur elle comme pour la réchauffer...
Prose de myel, le Lundi 23 Octobre 2006, 21:10 dans la rubrique "Bulan".

Commentaires :

Songe
24-10-06 à 02:05
C'est écrit "murmurer" alors je murmure tout bas que j'aime ton histoire, qu'elle commence à m'intriguer et me donne envie de la suite ...

Ton Capelier qui sort quelques baisers discrets de sous sa cape puis s'évapore en emportant les douces sensations de sa lecture ...