Parfois, j’aimerais savoir écrire sur les choses qui me touchent, et pouvoir les partager, faire réagir , savoir que je ne suis pas seule, que nous pourrions faire quelque chose ou au moins en parler, les révéler, les montrer au grand jour.

Ce film - Mustang - en est un qui vient après bien d’autres, mais je crois qu’aucun ne m’a donné une telle envie de hurler, de me lever, d’aller arracher aux personnages les cheveux de ces gamines qui ne voulaient qu’une chose : être libres.

Quelle que puisse être la valeur des traditions, elles me donnent juste envie de vomir toutes mes tripes, de cracher tout ce qu’elles ont de laid, de cruel, d’humiliant. 

Quand je vois ce que peut-être la réalité d’autres femmes dans le monde, je les sens comme des soeurs, comme des êtres auxquels je serai liée par le sang, par les entrailles et  j’aimerais pouvoir dresser un mur immense pour les protéger toutes. Les protéger des autres, mais aussi des protéger d’elle-mêmes puisqu’on nous apprend si bien ce que nous devons faire.

Longtemps, j’ai pensé que les femmes étaient mauvaises, plus complexes, moins fiables que les hommes. La société sait finalement bien nous faire passer certains messages insidieux. J’ai mis du temps à vouloir me fondre dans le Féminin, à me sentir proches de ces innombrables êtres avec lesquels je partage avant tout une paire de chromosome.

Si on y réfléchit, ça n’est pas grand chose. Une toute petite variante génétique. Mais au fond ce sont avant tout les sociétés qui nous rapprochent. Quel que soit leur avancée en matière d’égalité, de droits, les femmes y sont souvent oppressées d’une manière ou d’une autre et l’on fait peser sur elles le poids lourd de toutes ces choses qu’il faut faire. Ou ne pas faire.

J’aimerais parfois pouvoir croire que l’on pourrait changer ça en quelques heures, quelques jours. Mais il faudra sans doute encore des siècles, et le sort de toutes ces soeurs que je ne connais pas me donne la rage de pleurer.