L'automne est froid, et la pluie mouille la terrasse. Et moi, je regarde ce triste spectacle du temps qui défile devant moi. Cette fenêtre, mon ouverture sur le monde, laisse passer le froid, et je pourrais presque imaginer la pluie entrant et me glaçant les os.
Les larmes montent doucement à mes yeux, et j'écris, parce que c'est ma drogue, la seule chose qui me permet de tenir, sinon, je crois que ce serait fini, depuis longtemps, très longtemps. Glacé, je sens ma gorge se nouer, et l'arbre dehors balance au rythme du vent, il est torturé par les saisons capricieuses. Moi par la vie, la vie est un caprice de l'enfant Dieu. La vie est douloureuse, mais pas pour tous.
Et la pluie tombe, mouillant les toits, et les quelques fleurs qui n'ont pas encore périt. La brume voudrait se lever, mais reste entre les maisons, sinistre village au milieu de nul part. Ou suis-je?
Je regarde cette chambre, elle est triste sans soleil, il ne reste rien de sa magie d'été. Je suis seul assis sur la chaise, la gorge nouée, et j'ai du mal à respirer, je suis malade sûrement, mais qu'importe, ça n'est pas mon tour, je sens que la souffrance sera longue, aujourd'hui n'est pas mon heure.
Et la pluie fine et glacée continue de tomber au milieu de nul part, faisant pleurer les enfants blonds.

(Mstislav)

myel