Il pleut. L'ombre de l'arbre noir qui se balance au dehors lui fait peur. Il est recroquevillé dans un coin de la chambre, juste sous la fenêtre. Il n'ose pas bouger, pas se retourner.
Il sent dans son dos un regard qui le fixe, alors il reste dos à l'importun qui le regarde et aux éclairs d'or qui zèbrent le ciel violacé. Il a peur de voir un de ces monstres qui venaient le tuer lorsqu'il était enfant. Ses dix-milles vies étaient presque épuisées, en fait, il n'en restait qu'une. Mais elle ne partirait pas ce soir, il ne se retournerait pas.
Dehors, on grattait la fenêtre, les griffes devaient être aiguisées vu le bruit qu'elles produisaient en glissant sur la vitre. Il tremblait le jeune garçon blond. Dans ses grandes prunelles d'acier brillait l'angoisse. Les larmes montaient à ses yeux d'enfant. Il avait envie de regarder ce spectacle qu'il aimait tant, quand les foudres du ciel s'abattaient sur le monde des hommes. Il trembla. Puis, il sentit une main se poser sur son épaule, devenu cardiaque à force de ces attaques répétées des monstres, il mourut.
La jeune fille qui venait de briser la fenêtre avec une lame de diamant posa sa main sur le corps. Elle était venue, la jeune fée, lui déclarer son amour pour lui, un esprit peureux, et elle le trouvait mort.
C'était-elle qui l'avait tué pour la dernière fois. Elle s'allongea à côté du corps de celui qu'elle avait achevé. Elle attendrait la soleil, car les rayons d'or la tueraient, elle pauvre petite fée de la nuit.