jeune-fille en noir, couchée sur une tombe de marbre rose. Son visage, enfouit dans ses bras, est humide des larmes qui ont coulées sur ses joues. Le chignon de mèches d'or se défait et commence à laisser les cheveux se promener dans le dos de la fille.
Son visage, si on le regarde de près, est enfantin, comme celui d'une poupée de cire, mais pourtant, celle qui semble endormie pour l'éternité respire. Le chapeau à voilette s'envole, porté par le vent de novembre, et il caresse le corps gracieux caché sous la robe noire. Il semble vouloir glacer la jeune-fille pour en faire une statue de chair.
Doucement, au fil des saisons qui passe, elle meurt doucement sur la tombe, enfin, elle aurait du mourir. Mais la mort ne semblait pas oser prendre dans ses bras aimants l'âme de la jeunesse en deuil.
Des gamins qui arpentaient les cimetières ont dit qu'une nuit, ils l'ont vues déployer deux ailes et s'envoler vers le ciel. D'autres ont dit que la mort l'avait enlevée corps et âme une nuit. Mais peu importe ce qui lui était arrivé, et où elle était. La jeune-fille était partie comme elle était arrivée, sans prévenir.
La tombe sur laquelle elle était couchée était celle d'un inconnu qu'on avait enterré là parce qu'il était mort en arrivant au village. Quant à dalle, elle était passée de pierre vulgaire à marbre rose lorsque l'homme avait été mis sous terre.
Sur la tombe, il y avait écrit:
"A toi que j'aime, je laisse mes larmes, mon coeur et mon âme."
En dessous, gravé deux noms dans un cercle. On ne pouvait lire que le premier: Samuel...