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Bataille Navale
"You're alwalys nice to me because you are my friend."
Seul, seul dans un brouillard matinal, un de ces brouillards qui ne s'en va pas.
Un enfant seul assis sur un petit mur, appuyé au mur d'une école sinistre et voilée. Il rêve de demain, parce que demain ne peut pas être pire qu'aujourd'hui, c'est impossible. Il ne peut pas y avoir pire que l'Enfer, n'est ce pas?
Il est un peu perdu dans ce monde de brume, il ne reconnait plus ce qu'il connaissait. Plus de patisserie devant laquelle il restait des heures, plus de restaurants dont les odeurs se répendaient, grasses et chaudes, dans la rue. Non, il n'y a plus que le mur de cette sinistre école religieuse, et ce muret qui donne sur un parc.
Un parc cimetière, c'est ainsi qu'il l'appelle, il y a des statues de femmes en albâtre, comme celle du cimetière des autres. Les autres, il y en a qu'il connait, il parle avec eux lorsqu'il s'allonge sur leurs tombes ou qu'il entre dans leurs caveaux. Il y en a qu'il ne connait pas, qui n'ont pas de noms parfois, ceux-là, leurs tombes sont glacées, il n'y a pas de fleurs, pas de chaleur humaine.
Dans ce parc, il y a surtout une jeune fille sur un banc. Tous les soirs, elle sort de la sombre école, et va se poser sur un banc en métal sculpté. Elle lit, les livres sont beaux, avec des reliures minutieuses, et elle est belle. Son teint de lys, sa chevelure d'or, et ses yeux noirs qu'elle relève de temps à autre, tout cela fait partie de l'univers du garçon assis et glacé.
C'est bientôt l'heure, elle va rentrer dans ce lieu sombre qui lui fait peur à lui, enfant des rues.
Elle passe à côté de lui, souris.
**
Elle regarde longuement ce garçon qui est là tous les matins, tous les soirs. Elle soupire et pense à son cousin perdu, disparu il y a quelques années. Il lui ressemblait.
Mais pourquoi ne lui aurait-il pas parlé si cela avait été lui?
Amnésique?
**
Il croise le regard de la jeune-fille, et il se rappelle quelque chose. Des souvenirs, enfin des souvenirs. Il voudrait la rattrapper, mais c'est trop tard, il ne voit plus la longue robe noire et les cheveux d'or. Elle a tourné, est entrée dans ce lieu sombre.
Ce soir, il lui dira ce soir. Il saura enfin s'il est fou, ou si la vie l'a juste perdu.
Ce soir, si l'incendie qu'il a rêvé ne se produit pas, si l'incendie ne se produit pas...
Prose de myel, le Dimanche 24 Octobre 2004, 19:46 dans la rubrique "Jahe".

Commentaires :

associationsansamis
25-10-04 à 13:04

J'adore...

et après?

*Akira*


 
myel
25-10-04 à 13:32
rien après, rien, il n'y a pas de suite, à vous de penser à ce qu'il pourrait se passer......

 
PetitRenard
25-10-04 à 20:52
Moi c'est comme ça que je préfère! Merci. ;)

 
myel
25-10-04 à 21:03
De rien matelot, moi aussi je préfère que la suite n'existe pas.... ça deviendrait trop long...
à votre pont à présent....

 
Alkhazar
26-10-04 à 11:02
AHA ! Pure paresse alors ! Mais moi je VEUX une suite ! J'adore les histoires comme ça ! Snif OUAAAIIN ! Mais bon, pour une fois, je peux être d'accord... à contrecoeur... si ça plait au Petit Renard, alors faisons lui une faveur (à Myel aussi, elle va pouvoir glandouiller)

 
myel
26-10-04 à 13:00
Je glandouille pas moi!!!
non mais, franchement, non, il n'y aura pas de suite, merci noble Tim de m'accorder cette faveur...
je suis pas paresseuse, j'essaie de mettre un texte par jour!
bisoux

 
Alkhazar
26-10-04 à 16:30
c'est vrai que c'est peut-être toi qui bosse le plus... Mais bon, c'est pas une raison ! ^^

 
myel
26-10-04 à 17:50