Un oiseau noir sur un arbre blanc. Un serpent dans un pommier. Un lapin blanc en retard. Une souillon au chausson de vair.
Un vent de folie souffle et emmène mon esprit perdu. Je ne sens plus rien autour, juste le vent qui tourne et tourne encore.
Une jeune-fille dans un cercueil de ver. Un enfant de bois dans un baleine. Une sirène sans voix.
Il n'y a rien, juste ce vent qui emmène mon esprit. Au loin l'odeur des fleurs des champs.
Un jeune-homme pauvre avec une vieille lampe. Une jeune femme qui dort pour des siècles et des siècles. Deux jeunes filles poursuivies par un ours humain.
Ces contes restent dans mon esprit avec leur volonté de contes. Ils ne lâchent pas mon esprit douloureux. Ils se fondent avec la réalité qui s'écroule autour de moi.
Un homme attaché à un mat regarde des sirènes l'air hagard. Un grand oiseau rouge regarde le soleil puis s'enflamme. Un homme furieux coupe un noeud qu'il est censé démêler.
Je ne comprends plus toutes ces choses qui s'emmêlent dans ma pauvre tête. Elle est si lourde que je ne peux plus la lever.
Un homme touché mille fois s'écroule mort, touché au talon. Un enfant vole dans le ciel avec un fée orgueilleuse.
Tout devient flou, je ne suis plus moi, je suis un souvenir. Un souvenir à la mémoire pleine.
J'entends un loup qui hurle à la lune, tout disparaît. Il ne reste rien.