Pour Tim, parce qu'il est toujours là, toujours, toujours....

myel, mélancolie et octobre...
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Le Chryséléphantin volait dans le désert des cieux. Il était seul, toujours seul. Il voulait revenir sur la Terre de tous les morts. Des mort-vivants, pensait-il. Il n'y avait plus de naissances, les morts avaient réssucités, ils restaient pour l'éternité ce qu'ils étaient à leur mort.
Le Chryséléphantin ne savait pas exactement pourquoi il fuyait les morts, ni ce qu'il risquait. Mais quand ils approchaient, quelque chose en lui lui ordonnait de prendre la fuite.
Des siècles déjà qu'il tournoyait autour de cette planète qui avait été la sienne sans pouvoir y rester. Il ne lui restait que l'air putride et le vide autour.
Il ne savait presque plus rien sur autrefois. Il savait qu'il avait été un ange, et que son nom était oublié depuis la nuit des temps. Toujours on l'avait appelé Chryséléphantin, à cause de ses cheveux dorés et de sa peau d'ivoire. Il n'avait plus de nom, et ça n'avait jamais été un problème, après tout, ça le rendait encore un peu plus ange que les autres cette abscence d'identité.
La nuit tombait sur lui, prête à engloutir la planète maudite une fois de plus, mais pas pour l'éternité, pour quelques heures seulement.
Le Chryséléphantin se posa près d'un vieux temple. Un vieux temple avec deux tours immenses et sculptées. Il y avait des vestiges de maisons autour entre les arbres. Mais seul le temple restait debout et intact avec d'immenses fenêtres colorées. Il poussa les grandes portes de bois sculptées, à l'intèrieur, des bougies luisaient encore, comme si dans ce lieu le temps c'était figé. Il avança lentement, ce lieu lui était familier, il ne savait pas quand, mais il y était entré. Il y avait une statue de femme qui portait un enfant blond au bout à gauche, dans une alcôve. Et en face, il y avait un ange de pierre. Il s'approcha de cet espèce de double en marbre...
C'était lui, un lui figé par le temps et immortalisé par la pierre, mais c'était lui. Il n'y avait pas de doute possible, il contempla son visage pui soupira, il avait l'air heureux sous cette forme.
Le Cryséléphantin regarda le socle de son double statufié.
Bénigne. L'archange Bénigne.
C'était son nom alors, le passé lui revenait en même temps que se nom, ce nom doux mais étrange.
Il s'assit au pied de la statue, s'endormit sous son double.
Et pendant son sommeil, les morts sont venus, et ils l'ont tués. Ils voulaient le frapper, le rendre horrible, détruire la beauté et la douceur, mais ils ne purent pas, la statue le leur interdisait de son sourire.
Juste un peu de sang coulait le long de sa joue pâle, il aurait pû être un enfant qui s'était fait mal, s'il n'y avait pas eu deux ailes et une tâche immense là où se trouvait le coeur qu'ils avaient arrachés.
Et la femme et l'enfant en face de l'ange échangaient un regard un peu triste, si bien qu'on aurait dit qu'ils vivaient. Seules les larmes étaient abscentes de leurs regards de pierre...