Il est assis dans le hall de la gare, et il regarde les trains qui partent. C'est un grand spectacle gratuit, ça l'aide à penser que peut-être ça n'était qu'un rêve, qu'en fait rien ne s'est passé.
Mais quand il vient là, il se dit qu'il n'aurait pas dû les laisser partir. Il se rappelle de ce jour, de ces adieux fastidieux, et de tous ses trains qui allaient un peu partout, de leurs sourires quand ils l'ont quitté.
Souvenir amer, soupire qui naît et meure dans l'instant.
Une gare, c'est un nouveau début, mais c'est surtout une fin, c'est un lieu hors du temps.
La vie est une suite d'enterrements, mais parfois les morts se battent pour sortir de leurs tombes, certains aussi, lui, tentent de déterrer, en vain souvent, et ils pleurent, avec un cadavre verdâtre dans les bras qu'ils traîneront ensuite.
Il soupire, il aimerait bien les voir revenir avec leurs sourires, leur joie, et des choses à raconter. Mais une gare, on en part, mais est-ce qu'on y revient?