Je me demande pourquoi la vie est si dure. Elle s'amuse à nous séparer de ceux qu'on aime. Cruelle et capricieuse enfant du temps.
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Il regardait le miroir d'un air passionné. En 10 ans, il n'avait pas changé, pas du tout, toujours jeune, toujours beau. Il jeta un coup d'oeil sur elle. Elle avait grossi, veilli, elle était encore jolie, mais pas tant que ça. Aujourd'hui, il partirait, tant pis pour elle. Il laisserait une jolie lettre sur la table du salon pour tout expliquer, il n'y avait rien à expliquer, mais quand même, on ne laisse pas sa femme seule sans explications.
Il partit travailler, enfin c'est ce qu'il dit, il partait simplement se promener ailleurs. Il en avait assez de cette ville, de cette femme, de ces amis.
Libre comme l'air, sans attaches malgré son air de bourgeois sédentaire, il s'en allait dans un fiacre noir aux sièges de velours.
Ah, décidemment, travailler pour la vie c'était agréable. Vous deviez rendre les gens heureux puis les faire souffrir abominablement et tout ça dans en vivant dans le luxe.
Dehors il pleuvait, des gens allaient et venaient dans la rue, et lui, il était là, souriant comme un enfant sourirait d'une bonne blague. Mauvaise blague, réctifia-t-il pour lui même. Pauvre Alpaïde quand même, elle était gentille, douce, toujours agréable, pas comme d'autres qu'il avait plaisir à laisser. Non, elle avait été parfaite, une vrai sainte. Dommage sa gourmandise, bah, tant pis pour elle.
La vie était ce qu'elle était, elle donnait ses ordres et pour rien au monde il ne l'aurait déçue, trop dangereux ma foi.