*Je regardais les reflets de la lune sur le bassin à poissons du jardin. L'eau se troublait parfois lorsque l'un d'eux sortait sa tête hideuse. J'enlevais ma chemise de soie de coton, et entrait dans le lac, c'était froid, glacé, peu m'importait.*
*Je nageais jusqu'à l'île au milieu du lac. Une île glauque, l'ancien cimtière familial. Au centre, une statue de garçon en albâtre, un garçon sauvage, souriant et recouvert de lierre.*
*Il y a sur l'île des stelles écailées, et un chat qui rôde, bouffant quelques souris à moitié crevées. Le chat est pelé, sauvage et méchant, noir aussi. C'est le gardien, et il dort dans le caveau de marbre.*
*Je m'allongeais sur Sa tombe. Plus glacée que les autres, plus morte, plu morbide. Je sens encore Sa présence. Légère et effrayante, glaciale et brûlante de fièvre.Elle n'était pas là, mais sa tombe c'était Elle. J'étais nu, glacé et brûlant allongé sur sa tombe, regardant le ciel.
Sa tombe, sa tombe brûlante et glacée, j'attendais sa présence, mais elle n'était pas là.*

*Je replongeais dans l'eau, malade et maladif, faible et afaibli. La rive était loin, trop loin, mais je devais l'atteindre, je voulais revoir la tête hideuse et effrayante des poissons, mais pas ceux du lac pour l'éternié, ceux du bassin pour un moment. Je voulais aussi retourner sur sa tombe et m'excuser. M'excuser de l'avoir aiméeet de l'avoir tuée si jeune. Mais c'était pour toi que je l'ai fait, oui mon Avelina, c'était pour toi, tu es morte pour ne pas souffrir.*
*Je devais survivre et aller voire Avelina, je devais lui expliquer, elle ne savait pas pourquoi, mais elle savait que c'était moi, pas comme les autres. Les autres pensaient que c'était un malade qui l'avait noyée. Mais ils ne comprenaient pas que l'eau et Avelina étaient ce qu'il y avait de plus pur au monde, et donc la pureté faisait deux, mais elle ne devait faire qu'UN, alors je t'ai noyée Avelina.*
*La rive, j'étais dessus, assis, et séchant mon corps, le montrant à la lune cruelle. Je renfilais ma chemise et traversait le parc. Ma silhouette, je le savais, semblait celle d'un héros magnifique mais en fuite.
Mon lit m'acceuillit, blanc, propre. Je le détestais, il était trop beau, et moi aussi, c'était ma beauté qui avait menée Avelina à sa perte.*
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myel