Le bruit de la pluie. Juste ce bruit qui résonne à l'infini. Les gouttes roulent dans mon cou, entre mes épaules, le long de mon dos. Je frissonne.
Je songe à quelque chose qui pourrait illuminer cette sombre journée orageuse. J'aime la pluie. Je l'aime, et elle m'empêche d'en aimer d'autres. Je n'aime pas, je m'amuse. Je fais rire, sourire, ou plus des jeunes filles et des enfants. Je sais que je suis beau, et elles le savent aussi. Nous ne sommes que des complices d'un instant. Jamais je ne m'accroche, je n'ai pas de racines, pas de passé net, rien... Juste des sourires, des parfums, des corps blancs ou bruns. Juste cela, je ne suis pas là pour m'accrocher, et elles le savent. Eux aussi, c'est pourquoi ils n'aiment pas me voir avec leures soeurs, amies et femmes. Ils ont peur pour elles.
Celles qui ne savent pas souffre, ce sont celles qui sortent des couvents, et qui rêvent trop, elles ont trop lu.
Cette ville est morte, qu'il pleuve où qu'il vente, qu'il fasse beau ou pas, il n'y a jamais personne. Juste des grandes maisons vides, avec des fleurs sauvages qui poussent, quelques souris, et des araignées parfois. Il n'y a plus les anciens linges blancs qui pendent, les dessous qui volent entre deux fenêtres. Plus non plus de jeunes filles rieuses et prêtes à se dévoiler, plus de bière, de bal, et de cris. Cette ville est morte, qu'il pleuve où qu'il vente, il n'y a personne, je suis seul, réfugié. J'attends que la pluie est finie de pleurer.
Autour de moi, il y a juste le bruit de la pluie. Cette petite musique de la solitude et de l'ennui. Je sens les gouttes rouler dans mon cou, entre mes épaules et le long de mon dos. Je pousse la porte d'une grande maison bourgeoise. Vide.
J'attends, quand mon amour aura fini de pleurer, je repartirai.