“Qui sommes-nous? Que sommes-nous? Qu’est-ce que la folie?
Certains diraient que nous sommes simplement nous-mêmes, moi, je ne sais pas. Parfois, et depuis longtemps, je crois que nous ne sommes que des jouets, de jolis jouets bien articulés, sophistiqués. Mais alors de qui sommes-nous les jouets? D’êtres supérieurs? De nous-mêmes? D’autres? Mais quels autres? Et comment savoir si ces autres existent, si ce monde existe autour de nous? Pourquoi tout, y compris nous-mêmes, ne serait-il pas qu’une création de notre propre fait?
JE NE VEUX PAS ÊTRE UN JOUET!
Le jouet de personne, pas même le mien.
Et vous?
Et si nous ne sommes que les personnages d’un jeu, faut-il se battre? Réclamer notre indépendance? Ou nous laisser faire et jouer le jeu du moment qu’il apporte le bonheur?
Il se peut que nous soyons coincés. Je n’ai pas envie de fermer les yeux et de me replonger dans les poils du lapon blanc*. J’ai peur de ça, peur de moi, peur de nous tous qui doucement, doucement, glissons sans même nous en rendre compte vers l’épiderme chaud et accueillant de cette bestiole.
Il est temps de trouver le menu et de cliquer sur “Quitter le jeu”. D’urgence.”

Derrière lui, les grilles s’ouvrent et on l’attrape. Le stylo tombe. Il est temps qu’il aille prendre sa douche.

* C.f.: Le monde de Sophie, Jostein Gaarder