Toute cette eau qui tombe du ciel, ça lui donne envie de pleurer. Envie de pleuvoir lui aussi, de sentir l'eau sur ses joues qui roulerait, roulerait lentement, belle et douce comme celle du ciel, mais salée comme celle qui repose sur la Terre.
Il regarde depuis des heures le ciel pleurer, pleurer, pleurer, sans pouvoir, ni vouloir le consoler, égoïstement heureux de ces larmes qu'il ne comprend pas.
Il a longtemps pensé que le ciel se trouvait seul, mais ça ne se peut pas, il est entourré de tant et tant d'étoiles, toutes plus lumineuses les unes que les autres, et puis il y la lune, cette dame si belle, toujours près de lui.
Ensuite il a pensé à un chagrin d'amour. Peut-être est-il amoureux de la Terre. Peut-être qu'il ne peut pas la rendre heureuse, et qu'il fait ce qu'il peut, et ce qu'il peut, c'est pleurer, parce que c'est tout ce qu'il a à lui donner.
Peut-être aussi qu'elle ne l'aime pas, qu'elle est là à le faire souffrire depuis des millions et des millions d'année; peut-être.
Au fond, il s'en moque, mais dans ce lourd silence qui règne, il a besoin de s'occuper l'esprit, besoin de créer quelque chose pour s'évader. Le pays des songes, le pays eds rêves, il n'arrive pas à le retrouver tant qu'il ne dort pas. Il a besoin de clore ses paupières pour voir ces mondes qu'il aime tant, mais seulement, il les oublie au matin, quand la fée du Soleil vient le chercher pour le tirer hors du monde de la nuit.
Alors tant qu'il fait jour, tant qu'il ne dort pas, il n'y a rien d'autre pour échapper à ce lourd silence que son pays à lui, celui qui raconte l'histoire du ciel amoureux, celui qui contient ses joies, ses peines et ses histoires sans queue ni tête.
Mais de toute façon, une histoire n'a jamais vraiment de queue, aucune histoire n'est jamais finie.
Il jette un coup d'oeil sur l'herbe toujours plus verte, la Terre toujorus plus belle sous la pluie. Puis il revient au ciel, celui qui pleure. Et enfin aux larmes, parce qu'il a les mêmes sur ses joues...