Les sirènes. Des chimères que nous voyons les cheveux flottants dans la nuit et dont les chants nous ensorcèlent. Des nuits durant nous les épions à travers la brume et nous les imaginons belles, bien plus que celles que nous avons laissées derrières nous au port. Petit à petit leur chants deviennent notre raison de vivre. Aucun de nous ne les comprend. Appels, plaintes ou simples divagations de ces créatures marines, nul ne le sait et chacun croit entendre l’écho de ses propres pensées.

La raison seule nous dit que nous devons les oublier. Les muscles bandés nous résistons et nous savons au fond qu’il suffirait qu’un seul d’entre nous craque et se jette à l’eau pour que tous nous le suivions.

Et nous croyons les voir battre l’océan de leurs queues indolentes. La raison, toujours elle, nous retient et je sais que parfois nous nous demandons si prendre le risque de plonger n’en vaudrait pas la peine...