Avancer dans le noir avec le sourire amusé d'un enfant qui joue. Laisser un crie ou rire voler juste pour voir courir la personne aux yeux bandés. Puis se cacher derrière des arbres, dans des buissons, derrière lui.
Revivre un anniversaire d'il y a longtemps, quand on courrait, quand on roulait dans l'herbe. Me rappeler du gamin d'en dessous qu'on allait voir en traversant les jardins des autres, avec qui on restait des heures affalés dans un canapé ou dans un lit à parler. Reste à savoir de quoi, et là, c'est un grand vide dans la mémoire. Penser aux bains qu'on prenait chez lui, et on avait de la mousse partout sur le visage, on jouait à être grands, vieux. Oui, on jouait à être grands, on en a fait des choses, des chose qu'on a tues, des secrets que tous les deux aujourd'hui on a mis dans un coffre bien fermé.
Revoir des enfants danser dans nos souvenirs, et jouer avec des balles, des peluches, un bac à sable. Se remémorer un grand filet dans la cour, et au pied de ce filet, un serpent endormi, ou un bout de serpent. Alors remonter, et trouver quelqu'un avec qui parler.
Et penser à là plage de notre enfance, à l'eau si chaude, si belle. Au crabe bleu auquel personne n'a voulu croire, mais que pourtant on a vu. Se rappeler qu'on enterrait le petit garçon d'en bas sous le sable, et qu'aujourd'hui, on le fait toujours, mais c'est un grand garçon maintenant. Et puis le ponton au bout duquel on courrait, puis on sautait dans l'eau avec nos joies d'enfants. Jusqu'à ce qu'il y en ai un qui meurre. Un méduse, non, un banc de méduse.
Le chauffeur musulman, cet homme extrêmement gentil qui faisait des bateaux en papier, qui nous laissait jouer avec les barbies dans sa voiture. Pas encore de playmobils, enfin si peu, mais quand même des légos, la belle vie qui souriait avec sa chaleur équatoriale.
Aussi les jours de baignade devant la maison. On prenait les bassines bleues, on les remplissait, et on se baignait devant la maison. C'était amusant, on était des enfants un peu sauvages, souvent nus, et plutôt agités.
Il y a longtemps de tout ça, longtemps qu'il n'y a pas eu de langoustes, de sauces pastis, de baignade devant la "Maison Blache" comme on disait, longtemps que les dadas blancs ont été perdus. Il y a longtemps que les cheveux de Blanche-Neige on roussi à cause de la chaleur de la lampe. Il y a longtemps qu'il n'ya plus de Simon dans le numéro 14, il y a longtemps que les noms ce sont effacés, qu'il n'y a pas eu de tendre réprimande d'un penmentou, longtemps qu'on a pas vu de scolopandre ailleurs que sous une cloche de verre.
Il y a tant de choses auquelles on peut se raccrocher, alors que ceux qui restent dans nous souvenirs les oublient. Parfois ça fait un peu mla, mais le temps fait changer, toujours changer.... on a pas le choix.