Assis sur un nuage, il regarde le ciel. Plus haut, toujours plus haut. Il s'évade, s'enfuie, se bat avec ses pensées. Parfois, quand il veut se reconnaître, il regarde la terre, elle est toujours pareille. C'est un planète damnée, toujours là, avec ses crimes, son mal et sa sueur de gaz qui emplit l'espace. Il soupire de la voir ainsi mourir. Elle était si belle autrefois.
Le ciel, il l'aime, il est pur, immense, un monde sans limite, offert sur un plateau d'argent. Il a envie d'y retourner, mais il a perdu ses ailes. Les siens les lui ont arrachées, ça faisait mal, si mal de voir ceux qi'on pense comme nous nous faire tant de mal.
Alors il est venu sur ce nuage, et puis il a regardé, il a encore l'éternité pour contempler le ciel et la terre. Maintenant, il y a son monde entre les deux, celui qu'il a fait pour échapper à la cruauté des hommes en bas, et à l'intolérance des anges, en haut.
Un monde aux contours imprécis, un monde impartageable, offert à celui qui passe, mais invisible.
Un monde comme lui, pas compris des deux autres, effacé des mémoires, ni noir ni blanc, juste gris. Sale de déchéance, pur de bonté, il sont tous les deux au milieu de l'océan de nuage, et dans cet océan là, il n'y a rien, pas même un oiseau. Il y a le ciel au dessus, la terre en dessous, et puis rien. Le néan, un néan grandissant qui avale la vie...