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Inconnu
Il ne la voit pas, il ne voit que son oeil. Son oeil bleu, bleu outremer, cet oeil où il se voit bouger. Elle le fixe, et lui il admire son mascara qui coule petit à petit sur la joue pâle. Il tombe, il se noie lentement dans son oeil qui l'entraîne, il va mourir, oui, mourir, il a besoin de dire quelque chose, rien en sort de sa gorge. Rien. Il se sent disparaître, il devient invisible, c'est elle, c'est elle, c'est à cause d'elle qu'il ne vit plus. C'est elle qu'il cherchait pour le faire mourir. Elle. Elle l'entraîne dans un autre monde. Elle reste impassible, consciente de son emprise, de sa puissance. Il l'imagine satisfaite de cette souffrance qu'elle créé en lui. Il imagine les paupières tâchées de sang, le maquillage entièrement lavé par la pluie. Il l'imagine majestueuse reine de son âme, belle et cruelle, chevauchant les chevaux de l'Enfer. Il a mal, il sent qu'elle le perce au plus profond de lui même. Elle est la seule vivante au milieu de cette foule qui bouge au pied de la scène. La seule vivante au milieu des écorchés... Elle détourne la tête, ses cheveux volent. Il a mal, il sent son âme partir et la rejoindre. Se poser au creux de sa main ouverte, tendue. Elle revient à lui, cligne des yeux. Et pendant que son ombre l'abandonne à son tour, il se sent emporté par la belle. Elle va danser avec son âme au milieu de ces villes de folie, de ces villes qui dorment sous terre... elle le laisse souffrir. Elle n'achève jamais ses victimes. C'est si doux de sentir cette douleur qui sort d'eux quand ils n'ont plus rien. Prose de myel, le Samedi 26 Février 2005, 22:30 dans la rubrique "Mutiara".
Commentaires : Ce texte n'est pas vraiment de moi, il est plutôt de l'image, parce que, pour une fois, ce ne sont pas mes sentiments que je décris, mais ce que je vois dans l'image.
J'aime bien mêler l'idée de souffrance comme ça avec l'amour, c'est cruel mais.... ^^ Sinon, le côté gothique comme tu dis, je crois qu'il vient de là, le groupe ,'est pas gothique, certes.... (bonne lecture :p) Noir Desir; Les écorchés Emmène-moi danser Dans les dessous Des villes en folie Puisqu'il y a dans ces Endroits autant de songes Que quand on dort Et on n'dort pas Alors autant se tordre Ici et là Et se rejoindre en bas Puisqu'on se lasse de tout Pourquoi nous entrelaçons-nous ? Pour les écorchés vifs On en a des sévices Allez enfouis-moi Passe-moi par dessus tous les bords Mais reste encore Un peu après Que même la fin soit terminée Moi j'ai pas allumé la mèche C'est Lautréamont Qui me presse Dans les déserts Là ou il prêche Ou devant rien On donne la messe Pour les écorchés Serre-moi encore Étouffe-moi si tu peux Toi qui sais ou Après une subtile esquisse On a enfoncé les vis... Nous les écorchés vifs On en a des sévices. Oh mais non rien de grave Y'a nos hématomes crochus qui nous Sauvent Et tous nos points communs Dans les dents Et nos lambeaux de peau Qu'on retrouve ça et là Dans tous les coins Ne cesse pas de trembler C'est comme ça que je te reconnais Même s'il vaut beaucoup mieux pour toi Que tu trembles un peu moins que moi. Emmene-moi, emmene-moi On doit pouvoir Se rendre écarlates Et même Si on précipite On devrait voir White light white heat Allez enfouis-moi Passe-moi par dessus tous les bords Encore un effort On sera de nouveau Calmes et tranquilles Calmes et tranquilles Serre-moi encore Serre-moi encore Etouffe-moi si tu peux... Serre-moi encore Nous les écorchés vifs On en a des sévices Les écorchés vifs On les sent les vis Souvent j'ouvre ce petit encadré de réponse sous tes textes avec l'envie de les poursuivre mais je m'arrête et je m'interroge : mes songes font-ils partie de ton monde ? Peuvent-ils oser y pénétrer sans s'y laisser prendre ? Sans s'allonger sous la lame, victimes offertes à tes récits étranges et souvent cruels, douloureux et empreints de tragédies sourdes et muettes ... Dois-je plonger dans ces mondes obscurs qui dorment en moi pour y puiser la continuité aux tiens ou bien dois-je m'aventurer dans des contrées plus lumineuses pour y capturer des lueurs à déposer ici comme des incongruités éphémères ? L'obscurité se referme tel un linceul sur lui tandis qu'un regard étranger, spectateur, voyeur la dévisage, elle, vêtue de suffisance, se jouant de la souffrance avec cette exquise élégance de la féminine et fatale séduction. Le regard s'attache à la silhouette diaphane qui épouse l'obscurité, fiancée de ces ombres qui s'allongent, sulfureuses courtisanes, à ses pieds ... La veuve noire, dévoreuse d'amants tisse ses fils acérés à travers la nuit, retenant dans ses rets ses victimes allanguies avant de leur lacérer l'âme avec une cruauté patiente. Tandis qu'elle s'évapore, satisfaite, repue, il glisse d'un pas léger derrière elle avec un sourire accroché au coin de ses lèvres charnues jurant avec le teint cireux de son long et beau visage. Dans les replis de sa fine cape de soie blanche il tient, enfermé dans une boîte à musique son propre coeur ... Bientôt le bal s'ouvrira et son âme à lui épousera sa démence à elle, la fera ployer, l'étreindra avec ardeur pour l'apprivoiser dans de rageuses arabesques, un tango sur une corde raide où les pas s'enchassent, s'enlacent, se brisent tour à tour jusqu'à la domination de celui qui mènera alors la danse ... Elle glisse doucement sur le pavé dur, froid et humide et tout à sa légèreté elle pénètre sur cette vaste place en damier bordée des façades décrépites d'une débauche depuis longtemps repartie se loger plus profondément dans les entrailles de la terre, comme une gangrène ancrée dans la chair nécrosée d'un monde qui s'enfouit toujours plus loin de la lumière ... Il l'a devancé et attend que la fragile figure s'avance au centre de l'équiquier afin que s'engage la partie décisive ... Perché sur l'épaule marbrée d'un de ces appollons déchus qui soutiennent les portiques d'anciens palais de luxure, il pose doucement deux doigts sur la petite manivelle et tourne, tourne, tourne ... jusqu'à ce que sur la place résonne la mélodie de son coeur, la mélodie d'une vie, d'amours passés, de tout ce que les sentiments ont gravé dans la chair jour après jour, la douleur, les peines, les déchirements, la souffrance des pertes, mais aussi le bonheur des retrouvailles, les joies de jours heureux ... une destinée vertueuse qui s'est arraché le coeur pour capturer de ses notes les âmes retorses ... Tout n'est plus que sons qui se font échos et elle, si droite et si fière, si dure, sent ses jambes se dérober, son coeur de pierre se fissurer, ses regards s'affoler, tout son être s'effondrer, face à la misère de sa solitude qu'elle enfouissait profondément sous une écorce de mépris et de cruauté jouisseuse ... Elle n'est plus que cette pauvre fille sans passé et sans avenir que le présent rattrape sur de grandes dalles glacées qui lui offrent le miroir de leur surface polie pour contempler sa propre ruine ... l'âme damnée renoue avec la vie et ses douleurs, foetus recroquevillé sur lui-même au milieu de ce trop grand vide ... Echec à la reine noire ... le fou blanc va doucement la soulever et l'emporter dans son monde blanc pour soigner son regard de la suie qui l'aveuglait et son coeur de ses cendres ... |
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Il y a une notion d'amour soumis et de domination sans amour,juste pour le plaisir.Etrange.Mais interessant et bien écrit.