Il aurait voulu pleurer, parce qu'il ne satisfait jamais personne. Et puis non, rictus amer. Il aurait aimé voir du mascara couler sur ses joues, et le rimel de la terre dégouliner sur les champs de bataille de son esprit. Tout emporter comme une coulée de boue, ou tout figer à jamais, faire une grande sculpture de l'esprit.
Il a mal, si mal dans sa tête qui bat au rythme de son coeur, mal à en crever, et il essaie, il fait ce qu'il peut, mais il est lui, juste lui.
"Ô, Dieu du ciel, que je te hais, je sais à présent que les hommes ne t'ont pas créé pour se rassurer mais pour trouver un ennemi qui ne puisse les atteindre et un bouc-émissaire suprême.
Les juifs d'abord ont dit être tes fils, et ils ont servi de bouc-émissaires aussi, dignes fils de leur père.
Ô toi, haï de tous, faudrait-il que ton inexistence me fasse tant souffrir?"
Il passe une main douloureuse dans ses cheveux, il a mal, il sait que ça n'est pas son coeur qui bat, mais sa tête, et il a envie de se plier en deux sur le sol, de fracasser cette chose immonde qu'il est et qui se fait mal...
Pourquoi, pourquoi est-il ce qu'il est, pourquoi ne les satisfait pas, pourquoi n'a-t-il que de la haine à déverser alors, pourquoi n'a-t-il pas droit à un sourire qui lui donne envie de se partager?

Il aurait voulu pleurer, mais il ne l'a pas fiat, il a rengorgé les sanglots, serrés les lèvres, froncé légèrement les sourcils et il a laissé la douleur dedans.
Il attend qu'elle pourrisse...