Parce que le temps passe, et parce que quoi qu'on fasse, on est pas de taille pour lutter contre le temps. Parce que le vent est toujours plus fort que la bateau, parce qu'à un moment on est obligé de suivre le courant...

Parce qu'il y a tout ça, il y en a qui se sont levés, et qui sont retombés d'ailleurs, et tomber ça fait mal, très mal, quand on tombe bien, on ne remonte plus, notre cadavre reste juste sur les pavés, de l'autre coté de la barricade.
Parce que tous les oiseaux tombent un jour, parce qu'on est jamais éternellement hors d'atteinte, les pierres finissent toujours par nous atteindre, voler c'est joli, mais ça sert à rien:

Il regarde le monde qui s'étale à ses pieds, la foule devant le "Palais", tous là, de gré ou de force, tous à genoux devant lui, lui seul qui les domine de sa petite taille.
Oui, c'est lui qui les conduit tous, lui qui les fait faire telle ou telle chose. Pour lui, ils sont tous pliés en quatre, obéissants comme des bons chiens biens dressés.
Ils sont tous là à ses pieds, mais lui ne voit pas dans la foule ces jeunes et vieux là qui se faufilent entre les autres, armés, près à profiter de la moindre erreur de la garde pour entrer.
Il se sent tout puissant, comme un dieu, immortel, inaccessible par cette populace qui rampe à ses pieds. Il parle, il n'écoute même pas ce qu'il raconte, les mots viennent et il y met le ton, c'est tout. Là-bas en bas, le silence règne. Il sait que sans les gardes dans la foule, il y aurait plus de bruit, mais bon, tout dieu a besoin de se faire respecter...
Un coup de feu retentit, puis un autre, puis encore un. Il en comprends pas tout, un homme vient lui dire que les portes sont ouvertes et qu'il doit fuire. Il descend alors vers le passage, il croise quelques gardes qu'il somme de venir.
Soudain, l'un deux l'attrape, le met à terre, et les autres pointent leurs armes sur lui.
Il ne comprend pas, poruquoi, poruquoi comment sa garde pourrait-elle faire ça? A lui, lui?
Encore des coups de feu, puis on l'emmène à nouveau sur l'immanse balcon des discours.
"Peuple d'Ici, ne crainds plus rien, tu es libre, et le tyran que voici n'est plus qu'un homme parmi les autres. Peuple, nous allons décider de son sort..."
Et maintenant, c'est la fin?
"Plus haut sera l'empire, plus dur sera la chute", oui, ça fait mal, et puis il y a la peur qui monte... la peur.