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Cloué au sol
Tous ces mots dont nos ancêtres ont créé le sens veulent-ils vraiment dire quelque chose?
Je me surprends parfois à penser que ce que je dis n'a pas de sens, car je peux moi-même choisir ce que veux dire un mot. Je me demande de temps en temps pourquoi pour désigner ça on utilise ce mot, et pourquoi ce mot veut dire ça et pas autre chose.
C'est peut-être idiot, ça n'a rien d'existentiel, mais c'est là, dans mon esprit, et ça court, ça bouillonne et ça sème un doute léger au goût de sucre.
J'aime bien le mot sucre, ça sonne comme quelque chose de magique, ça ne pourrait pas être mauvais avec un nom pareil, il me semble. Pourtant, parfois, nos ancêtres ce sont trompés. Pourquoi un nom si agréable qu'éphémère pour quelque chose qui ne dure pas? Pourquoi un mot si doux qu'éternel alors que ce qu'il veut dire est impossible à vivre?
Les mots sont des notes, et les langues des partitions, on peut écouter quelqu'un parler une langue sans en comprendre un traître mot mais être émerveillé, comme on peut s'extasier en entendant un air classique sans savoir le jouer ou même comprendre ce que le compositeur a voulu y mettre.
Il y a des gens qui n'aiment pas la musique, d'autres qui n'aiment pas les mots. Je ne comprends ni les uns ni les autres. Dans ces deux choses là, il y a tant de mondes ouverts qui nous attendent, qui nous laissent même devenir créateur, mais créateur sans pouvoir réel.
Je me demande comment on fait pour ne pas rêver de pouvoir composer un jour, comment on fait pour ne pas vouloir aligner les mots et s'envoler dans les lettres qui s'alignent comme de gentils soldats de plomb.
J'ai pensé un jour qu'un piano était un jeu d'échec musical, mais je pense aujourd'hui que chaque instrument est un jeu, et chaque alphabet aussi. Nous sommes des artistes aux palettes immenses et pleines de couleurs, vives, pastelles, claires ou foncées, il ne tient qu'à nous de prendre le pinceau de notre esprit et de savourer ce qui vient.
J'aimerais pouvoir assembler des mots aussi beaux que ceux-ci:
"Cette simple étoile dans l'ombre: l'isolement d'une maison. L'une s'éteint: c'est une maison qui se ferme sur son amour."
Ils me donnent envie de pleurer. Sans être tristes, ils enferment une magie douce et tendre, je trouve, belle à en mourir.
Pour certains, ce ne sont que des mots balancés là, sortis d'un livre parmi tant d'autres, mais pour moi ils sont une porte sur un monde, un monde qu'on a bien voulu partager.
Les mondes on ne les perçoit pas toujours de la même façon, ça dépend de la sensibilité de chacun, de l'humeur du moment aussi, mais si la sensibilité est réveillée, je crois que chaque mot, chaque note touche le coeur, ou l'âme.
Je crois que c'est vrai, si on écoute ou lit des mots ou des notes sans être changé, alors on n'écoute pas, on ne lit pas, on ne fait semblant, on ne fait que survoler des trésors offerts comme les oiseaux survolent mers et océans.
Je me demande si les vrais aventuriers sont ceux qui parcourent le monde pour des chimères ou ceux qui comprennent la magie des notes et des mots et voyagent parmi eux.
Il y a tant de magie qui nous entoure, mais nous sommes aveugles et nous avons besoin d'en inventer une autre.
"Mais la terre n'est que poussière tant que l'homme n'y peint pas en mille couleurs l'air du vent"
Oui, c'est un peu ça la vérité, et si l'air du vent c'était la musique entière, il suffit de comprendre ça pour voir le monde autrement. Non, il ne suffit pas de comprendre, il faut aussi pouvoir mettre les mondes offert en voile léger sur le monde réel.
On m'a fait comprendre que c'était dangereux, et alors? Il faut bien se faire mal pour suivre nos rêves, nos idéaux...
Je vois souvent le monde depuis ma bulle, je me tiens au courant de ce qui s'y passe, mais je ne le laisse pas trop entrer, il est trop pointu. Je devrais y sortir de temps en temps, seulement, je le fais de moins en moins, mais il est plein de mots dont le sens a été pré-décidé, c'est un peu effrayant je trouve.
Mais je sortirai quand même, pour les mots qu'on peut y entendre, même sans les comprendre, et la musique qui en émane, c'est le bruit de la vie, même si on ne le comprend pas, même si tous ses grondements le rendent apeurant, il faut l'écouter et le laisser glisser dans le coeur pour y souffler des sourires et de l'amour.

"Cloué au sol, l'oiseau se cogne désire de la colonie de cigogne: "Partez sans lui, car quoi qu'on dise, des tonneaux, vos numéros de voltige, à l'air libre, les oiseaux ont eux aussi le vertige..."
Prose de myel, le Lundi 11 Avril 2005, 23:04 dans la rubrique "From me to me...".

Commentaires :

myel
12-04-05 à 00:40
Je voudrais juste pouvoir T'offrir un monde avec d'autres couleurs, sans noir, ni blanc...

 
Songe
12-04-05 à 11:53
 
myel
12-04-05 à 14:58
 
rafaelle-
12-04-05 à 21:34
que j'aime ce que tu écris....
j'ai tellement pensé ce que tu écris... sans pouvoir l'exprimer.
merci d'aussi bien retranscrire ta pensée.
c'est beau....

http://rafaelle-.joueb.com

 
myel
12-04-05 à 23:18
 
Lissadell
12-04-05 à 22:39
Ce texte est si beau, vraiment...
Merci de l'offrir aux passants... :-)
Bises !...

 
myel
12-04-05 à 23:13
De rien, c'est juste une dégénération de pensées...


biz'

 
indrae
13-04-05 à 11:21

comme tu sais si bien le faire ;-)


 
Amandil
13-04-05 à 18:54

Désolé de trancher ainsi avec les autres commentaires,mais quand on a qlqchose de désagréable a dire,mieux vaut etre franc(c'est Oscar Wilde qui l'a dit):
Pour moi,cette réflexion me semble totalement inutile et vide de sens.Désolé si je te blesse,mais au moins tu sais ce que je pense.

Je n'ai rien a ajouter.


 
Lissadell
13-04-05 à 20:02
Amandil me fait toujours sourire avec ses commentaires décalés... ^^
Mais je ne dis pas ça méchamment, après tout chacun ses goûts...
Et puis je voulais dire, moi j'ai aimé ce texte parce qu'il m'a permis de m'évader quelques secondes... Il n'avait peut-être pas de sens, mais une certaine harmonie, et ça m'intéressait...
Bref. Moi j'aime.
Bises...

 
myel
13-04-05 à 20:39
Blessée, non, après tout, je ne mets pas mes textes ici pour les compliments, mais pour avoir un avis...
Une réflexion doit avoir un sens? Hum, je crois que tu devrais te droguer, je dis ça sèrieusement, ça t'aidrerait peut-être à sourire de temps à autre...



 
Amandil
15-04-05 à 21:11
Ne t'en fait pas,je souris,parfois du malheur des autres,ou de mes subtilement habiles plaisanteries démontrant a chaque instant la qualité de mon humour tranchant et raffiné,qui est mis en valeur par ma modestie sans faille.
Il y a des jours ou je pense que je vais mourir d'une overdose d'autosatisfaction...
Ou plus simplement,je souris quand je vois un magnifique paysage,ou qlqchose de ce genre,mais il s'agit d'un sourire triste...
Et je ne pense pas que se droguer est une solution.Plus tu t'envoles haut,plus la chute est dure...
Merci a Lissadel pour ce que je prend comme un compliment.
Oui peut etre y a t-il une unité chaotique dans la distorsion pseudopsychologique de tes élucubrations textuelles,ma chère Myel.

 
myel
16-04-05 à 21:59
Un sourire triste... déjà un début, c'est dur d'apprendre à sourire...

J'ai la légère (va savoir pourquoi) impression que tu m'en veux, je suis désolée de ce malentendu, et désolée d'avoir à en parler ici...
Ne m'en veux pas pour ça, s'il te plaît, c'est idiot, non?

myel

 
Amandil
23-04-05 à 21:12
Avec moi,ma chère a une valeur ironique,un peu cynique,ne démontrant nullement une affection supérieure a celle que l'on porte a ses amis.
Tu n'as donc pas a te sentir offensée...
Oui,je t'en voulais un peu,et j'éprouve un plaisir fou a etre désagréable avec les personnes qui m'ont mis de mauvaise humeur,et j'adore me moquer d'eux...
Mais ne t'en fait pas,c'est passé,je te pardonne.

 
myel
24-04-05 à 11:19
J'avais compris la valeur de l'interpélation....

C'est passé, merci, me sens mieux, tu sais, mon but n'était pas de te mettre de mauvaise humeur.... je suis pas si méchante que ça ^^

 
mangafan
16-04-05 à 20:01
j'aime beaucoup cette métaphore filée avec les mots se comparant d'une certaine maniere a la vie. oui j'aime beaucoup car il est vrai que personne ne percevra le même mot de la même maniere, ainsi, "les mots peuvent servir à tuer ou à sauver les gens" ce que je trouve tout à fait exact. pour moi, ce texte à un sens, un sens que chacun interprétera de maniere différente, un sens caché peut-etre.... qui sais?

 
myel
17-04-05 à 12:08
Merci... oui, je crois que chacun peut interpréter ça comme il l'entend... et peu aussi trouver ça vide...

 
Songe
24-04-05 à 22:57
Moi je l'aime beaucoup ce texte tu sais,  et tes pensées n'ont rien d'élucubratoires, elles s'interrogent, elles tatônnent et éprouvent les limites de la compréhension.

Il y a tout un courant philosophique qui s'est penché sur la part de sens qui repose dans les mots, et l'influence, sur la vision du monde, qu'a la définition qu'on donne à un mot. Selon les cultures le mot qu'on utilisera pour désigner une même chose ne revêtira pas le même sens et le regard sur cette chose en sera parfois profondément changé. Les nominalistes ont défendu cette pensée que c'est la définition qu'on donnait à une chose qui créait son sens.

Les plus grands nominalistes sont les cyniques qui jouent de cette dérision du regard, qui savent le tourner selon un jour nouveau et adapter ainsi leur vision du monde. Et je crois que les plus sages ne sont pas les moqueurs, ni les cyniques et tous ceux qui jouent avec les apparences et pensent ainsi les dominer alors qu'ils ne font que s'y perdre chaque jour davantage. Les plus sages sont ceux qui parviennent à trouver cette beauté que tu décris, celle du langage lui-même, celle d'une compréhension universelle qu'il offre ...

Celui qui touche les émotions au-delà des mots, qui ne les fait pas grimacer mais s'en sert pour dessiner, celui-là est plus libre que tous ceux qui tentent d'asservir le langage ...

Ce que j'aime dans tes mots c'est qu'ils n'ont d'autre prétention que de peindre ton monde, c'est rare, c'est troublant et précieux je trouve, parce que chacun a le pouvoir d'y voir des images quel que soit sa vision du monde ...