Le jour se levait et les oiseaux chantaient, encore.

Encore ça ressemble à encre, avec une lettre en plus, le o de la surprise. Encore, c'est l'encre du temps qui sert à redir ce qui c'est effacé dans nos mémoires trop légères. Parfois c'est aussi l'encre qui ne s'efface pas mais qu'on utilise à nouveau pour mieux redire ce qui est.

"Sous l'horloge d'un passé mythique j'entends encore ta voix"

C'est exactement ça l'éternité. Enfin il trouve. Lui il la résumerait bien par cette phrase, cette phrase grave et remplie d'amour. Il n'aime pas les matins trop beaux comme ça, ça présage encore une journée à mourir. Lui il voudrait l'orage auquel il a cru hier. Mais celui-ci semble s'être encore échappé pour voir le monde.

Ce matin, c'est un matin comme les autres, avec du bruit, du silence doux, et des croissants. Un matin ou comme tous les autres, il se demande ce que c'est le temps. Il  n'a jamais vraiment compris ça. Il ne comprend pas comment sa vie peut être aussi éphémère alors que rien ne le laisse paraître.

La vie joue à être forte pour cacher ses faiblesses. Ca ne le gêne pas, il l'aime bien la vie, même si il la voudrait éternellement, pour tout voir, tout savourer, et puis trouver une personne pour lui.

Ca il trouve ça important, parce qu'être seul, ça n'est pas toujours drôle. Il voudrait le ou la trouver, mais rien ne dit que cette personne sera là avant le siècle, le millénaire prochain.

Un air de nostalgie erre par le monde.

Dans sa tête aussi, mais il ne sait pas de quoi il est nostalgique. D'une autre vie?

Qui sait, peut-être qu'on en a bien plusieurs, comme les chats.

Il perd son regard dans le feuillage d'un arbre, peut-être d'une autre vie, peut-être de quand il ne se demandait rien.

"Mais j'aime me demander..."