"Je voudrais offrir tout ce que j'ai, mais qu'est-ce que j'ai, justement?
Rien, je n'ai rien à offrir, vous me direz peut-être qu ça n'est pas grave, mais pour moi ça l'est. Je n'ai jamais eu la gorge aussi serrée, pleine de sanglots que ce soir, je n'ai jamais autant eu envie de prendre un oreiller dans mes braas et de lui raconter tous mes petits riens qui font mal. Je n'ai jamais été aussi près de confier tout à n'importe qui.
Je me sens vide, démuni, inutile face à tout ce qu'on trouve dans ce monde qu'on dit n'être qu'abondance. Je me sens rien face à un tout qui est prêt à m'engloutir.
Je voudrais tout donner à ceux qui comptent pour moi, mais donner tout quoi? Je peux toujours promettre ce que je n'ai pas, je ne l'ai pas, alors qu'est-ce que ça peut me faire de dire "Tu l'auras."?
Rien, ça ne me fait rien si ce n'est que ça me pince le coeur jusqu'à le faire pleurer des larmes vermeilles. Je sens juste une haine monter en moi, ma propre haine pour moi-même, cette haine issue de mes promesses démagogiques, de ces promesses qui ne servent que de baume pour appaiser un instant, mais qui plus tard blesseront ceux qu'elles ont appaisés.
J'ai les mains vides ou dans mes poches, mais de toute façon dans mes poches il n'y a rien non plus. Je sais, on me dit qu'on me prend comme je suis, mais au fond, quand on dit ça, c'est qu'on attend quelque chose en retour. Mais quoi?
Moi de toute façon je n'ai rien, rien dans la tête rien dans le coeur, rien dans les poches. Je voudrais bien tout vous offrir, mais c'est comme ça, je n'ai rien."
Il lâcha la plume qui roula sur la feuille, et pleura.